Histoire Chapelle Saint Michel Fontanges Auvergne Cantal
Histoire de Fontanges

Dès une époque reculée Fontanges comportait un puissant château féodal

... qui donna son nom à l'une des plus nobles maisons d'Auvergne. Son blason porte "de gueules, au chef d'or chargé de trois fleurs de lys d'azur". On pense que cette construction militaire couronnait le rocher Saint-Michel, ou du moins s'y appuyait pour barrer la vallée. Plusieurs autres châteaux s'élevèrent à l'entour.

Ceux de Pestels et de la Falvie appartenaient aux sires de Pestels, ceux de Saint-Cyrice et de la La Guichardie aux sires de Fontanges. A peine aujourd'hui si de vagues fondations se discernent sous les herbages. Les pierres de taille, remployées dans les constructions ultérieures, donnent aux habitations un aspect monumental.

A deux kilomètres environ en aval de Fontanges se dresse sur sa terrasse le château de Palmont. Il fut reconstruit vers le milieu du XVe siècle. Pierre Salvage de Lamargé, conseiller à la Cour des Aides de Clermont-Ferrand le reçut en dot en 1766. Il fut luxueusement restauré au siècle dernier. Une aile fut ajoutée alors à l'ancien donjon.

Cette belle résidence appartient actuellement à la Famille Chassagne. En remontant la vallée de l'Aspre on découvre le château de Seilhols, propriété de la famille du Fayet de la Tour. 

Les guerres anglaises portèrent à Fontanges comme dans toute l'Auvergne leur part de désastre. Les maux qui s'en suivirent avaient "dépopulé" le pays, demeuré fidèle à la Couronne. Les principaux seigneurs de la paroisse, Guy de Pestel, Olivier de Fontanges et Guy de Beauclair, se prévalant des services rendus dans de dramatiques circonstances au roi Charles VII, demandèrent pour Fontanges deux foires par an (29 juin et 29 octobre) et un marché par semaine.

Leur requête fut agréée. La décision royale témoignait d'une bienveillance exceptionnelle, si l'on se souvient qu'à l'époque les foires étaient rares, au point que la ville de Lyon n'en comptait que trois.

La demande, introduite en 1457, se heurta pendant dix ans à l'opposition intransigeante de Salers qui craignait d'être coupée de tout courant commercial.

Puis ce fut l'épreuve des guerres religieuses. Le bourg de Fontanges était tenu contre les huguenots par une garnison défensive. Il fut choisi en 1579 comme siège d'un important congrès.

Le marquis de Canillac, lieutenant du roi pour la Haute-Auvergne, et Henri Bourbon Malause, vicomte de Lavedan, chef du parti protestant, s'y donnèrent rendez-vous, accompagnés de leurs suites nombreuses, afin d'étudier la mise en oeuvre de l'édit de pacification de 1577. Mais les décisions prises ne furent pas observées et dès 1580 les hostilités reprirent de plus belle.

Au début du XVIe siècle naquit à Fontanges Anthoine de Bertrand, dont la notoriété n'est pas éteinte. Ce remarquable compositeur de musique polyphonique a laissé des oeuvres toujours appréciées.

Il fut célèbre en son temps pour avoir mis en musique les "Amours" de Ronsard. On a plaisir à entendre ses oeuvres interprétées par les choeurs de la Radiodiffusion française.

Les gloires séculaires de la famille de Fontanges ne sont connues que des érudits.

Mais Marie Angélique de Scorail-les, née en 1661 au château de Cropière, sur la paroisse de Raulhac, a conquis une célébrité durable par un destin exceptionnel. Elle n'avait que dix-sept ans lorsqu'elle parut à la Cour en qualité de dame d'honneur de Madame, épouse de Monsieur, frère du roi. Louis XIV fut séduit par la candeur et l'éclatante beauté de Marie Angélique.

Quand elle lui eut donné un fils, il la para du titre de duchesse de Fontanges. Touchée par l'épuisement, elle dut se retirer à l'abbaye de Port-Royal où elle mourut en 1681, à l'âge de 20 ans.

Le 21 février 1731, par l'imprudence d'une femme qui peignait du chanvre, avec une chaufferette sous les pieds, un violent incendie dévora la "ville de Fontanges".

Portées par le vent, les flammèches embrasèrent tour à tour les toits de chaume. Une quarantaine de maisons furent détruites. L'église elle-même fut touchée. On remarque en effet dans le clocher des poutres qui n'ont pas été seulement noircies mais mordues par le feu.

Il semble que cette épreuve ait marqué pour la ville le temps de la décadence. Vers cette époque elle possédait deux écoles, l'une pour les garçons, l'autre pour les filles. Grâce à des fondations l'enseignement était gratuit.

Fermées à la Révolution, elles ne reprendront leur activité qu'en 1801, en même temps que les écoles de Saint-Martin, Salers et Pleaux, les seules de la région de Mauriac.

Fontanges qui appartenait à la Terre d'Auvergne demeura attachée au diocèse de Clermont jusqu'au Concordat (15 août 1801). En 1317 en effet, lorsque fut créé le diocèse de Saint-Flour, l'archiprêtré de Mauriac était demeuré à son diocèse d'origine.

DU FAYET DE LA TOUR D'azur à la tour crénelée d'argent, maçonnée et ajourée de sable, adextrée d'un croissant d'argent et sénestrée d'une étoile d'or.